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Mon éveil aux arts picturaux

Je dois à deux personnes mes premières rencontres avec les arts picturaux : M. Lascroux (mon instituteur), et l'immense Georges Braque, qui demeurait dans une commune voisine de celle où je vivais avec ma famille. Jérôme Dufay
15 giugno 2018

J’avais 9 ans. Plus personne ne pouvait pénétrer à l’intérieur de la petit chapelle Saint-Dominique, cachée derrière un alignement de hêtres immenses, typique des clos-masures du Pays-de-Caux. C’était en 1954, à Varengeville-sur-Mer. J’avais ce privilège d’être au premier rang dans le chœur réduit à un espace réservé aux prêtres, à l’évêque du Rouen, et aux enfants de chœur. J’étais de ces derniers, en soutane rouge et surplis amidonné, calotte sur la nuque. Avec plusieurs de mes camarades de catéchisme, j’accompagnais l’abbé Gillette, curé de la paroisse Saint-Rémi d’Hautôt-sur-Mer, ami avec le curé de Varengeville, l’abbé Lecocq.

L’ancien grange transformée en lieu de culte recevait désormais la lumière par des vitraux créés par le chef de file du cubisme, Georges Braque. J’étais devant lui, presque à pouvoir le toucher.

Ce fut pour moi un véritablement saisissement. Dans ma tête d’enfant de 9 ans emplie de rêves, un horizon nouveau s’ouvrait : celui de la création picturale. Je pouvais faire le lien direct entre créateur et création et mesurait la puissance de l’esprit humain à pouvoir harmoniser et changer le monde, le rendre plus beau encore, au-delà de ce que la nature nous offre.

Une seconde rencontre « de visu » avec l’artiste eu lieu en 1962. J’étais devenu adolescent, mais toujours fidèle à la paroisse. De nouveau, le curé d’Hautôt-sur-Mer emmena ses plus fidèles servants de messe à l’église paroissiale Saint-Valery, à Varengeville-sur-Mer, pour la bénédiction par l’évêque de Rouen du vitrail « L’Abre de Jessé » que Braque avait composé malgré la maladie.

Mon admiration fut grande. Mais il ne me fut pas permis de m’adresser à l’artiste, usé par la souffrance, que la vie allait abandonner l’année suivante.

Entre 1954 et 1962, il y eut mon instituteur, un homme au fort accent du sud, M. Lascroux, passionné par les « fauves » et les « impressionnistes ». Avec lui, mes camarades de classe avons appris Van Gogh, Vlaminck, Boudin, Manet, Monet, de la même façon que nous apprenions les Fables de La Fontaine, les fractions, la règle de 3 et la preuve par 9, en passant par la grammaire et la géographique. Il ne dissociait pas l’art du reste de la connaissance. Chanceux élèves que nous étions, au pays normand ayant inspiré tant de peintre dont les œuvres sont aujourd’hui dans les plus grands musées internationaux.

Je ne peux aujourd’hui me rendre à Varenvveville-sur-Mer sans faire  halte au cimetière marin, en haut de la falaise pour admirer la côte et la mer jusqu’à Dieppe, et au-delà s’il fait beau. Mais surtout remercier Braque pour tout ce qu’il m’a apporté. Ces cendres sont dans la tombe, et son esprit vole dans les airs sous la forme d’oiseaux de mer qu’il a tant reproduits et insérés dans les dernières œuvres de son existence.




Opere Stile : Arte Contemporanea
Opere Argomenti : Espressione - Paesaggio Marino
Dimensioni : 60 - 69 Cm - 80 - 89 Cm - 90 - 99 Cm
Opere aggiunto il : Aggiunto 15 giugno 2018



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