Architecte chef de projets pendant douze ans, j’ai eu la chance de connaître l’ère des agences d’architecture organisées en ateliers. Perspectives tracées à la main, croquis d’ambiances urbaines et paysagères, « rendus » avec aérographes, les nuits de charrettes, les « bouffes bien arrosées » de milieu de nuit, les « rinçages » d’aérographes par les fenêtres sur les patrouilles de police de nuit, …
C’est là que j’ai pu également croiser le savoir-faire et l’expérience d’architectes tels qu’Éric RAFFY, Stanislas FISZER et Massimiliano FUKSAS. Cette période de ma vie professionnelle aura un impact certain sur le développement de la dimension artistique, symbolique et même allégorique.
En 2001 après avoir passé le concours d’Ingénieur Subdivisionnaire, je rentre dans la fonction publique pour occuper des postes d’architecte conseil ou de directeur adjoint à l’urbanisme …
Mais aujourd’hui, être fonctionnaire et peintre, n’est pas pour moi une affaire de confusion, mais une affaire de complémentarité qui S’I.M.P.O.S.E.
MA DEMARCHE ARTISTIQUE
Lors de mes expériences professionnelles en agence d’architecture, la dimension artistique renaît au contact de certains « Patrons » comme RAFFY, FISZER et FUKSAS. Rappelons que ce dernier a reçu une formation de peintre avant d'embrasser la carrière d'architecte. C'est auprès de Giorgio DE CHIRICO qu'il s'initie à la couleur, qui sera une composante importante de son œuvre. Marqué par le maître de la peinture métaphysique, FUKSAS mènera de front une activité de peintre et son métier d'architecte.
La quatrième dimension, celle que l’on avait pour habitude de nommer « la dimension du mental », sera présente dans tous les projets architecturaux sur lesquels je travaille. Elle sera rapidement suivie par une cinquième dimension, celle du mouvement.
Quant à la peinture, elle est toujours sous-jacente et prend une part de plus en plus importante dans mes activités depuis près de trente ans.
J’ai une profonde admiration pour les grands maîtres de la "troisième génération" de la Renaissance italienne comme Fra Bartolomeo, Giorgione, Titien ou Sebastiano del Piombo. Le langage réaliste et théâtral du Caravage me bouleverse. Me trouver au musée du Prado face à "La mise au tombeau" est l’un de mes plus beaux souvenirs. Les formes inquiétantes puisées dans l'inconscient de Jérome Bosch m'intriquent dans le sens où si la psychologie actuelle nous permet de comprendre l'attrait de ses tableaux, elle ne peut nous éclairer sur leur signification pour Bosh ou ses contemporains.